Laboratoire de Recherche pour la Chirurgie Ambulatoire
En 2009, la chirurgie ambulatoire avait fêté ces 100 ans ! Que de chemin parcouru depuis, pour connaitre un réel développement ces 30 dernières années, notamment aux Etats-Unis.Ce développement a été rendu possible grâce aux multiples progrès réalisés par la chirurgie et l’anesthésie.
La chirurgie ambulatoire n’est pas une invention. Il s’agit d’une innovation, génératrice de progrès dans les organisations, de réformes des comportements, de professionnalisation des acteurs de santé. Elle est un concept organisationnel centré sur le patient. En effet, ce n’est pas l’acte qui est ambulatoire mais le patient. La sélection des patients doit se faire à partir de critères médicaux, psychosociaux et environnementaux.
Fort de ces constats, le service de chirurgie générale de Blida a décidé d’ouvrir une unité de chirurgie ambulatoire (UCA), unique à l’échelle nationale, dont la phase pilote a commencé en mars 2019, qui malheureusement, a été entravé par la pandémie Covid-19. L’objectif est de parvenir à un transfert durable de l’hospitalisation traditionnelle vers le secteur ambulatoire. L’UCA va notamment contribuer à diminuer les dépenses de santé publiques, à dédramatiser l’acte opératoire pour le patient, à assurer une meilleure organisation du travail, une amélioration de la qualité des interventions, une diminution des jours d’hospitalisation.
Faire de la chirurgie ambulatoire c’est soumettre la chirurgie à la loi de l’efficience et de la productivité. Il ne s’agit pas de « bobologie » ou de chirurgie de cabinet. Au contraire, des interventions diverses sont pratiquées, pouvant aller de la chirurgie de paroi à la chirurgie carcinologique d’exérèse pure sans reconstitution. Il faut comprendre qu’il ne s’agit pas de faire des records, la vitesse n’est pas le but, elle est la résultante. Il faut s’organiser, gérer et évaluer.
Le développement de la chirurgie ambulatoire a été inscrite comme une priorité par le service de chirurgie générale de Blida, fixant un objectif de 50 % des actes chirurgicaux réalisés en ambulatoire à l’horizon 2027.
La perspective d’avenir à courts termes est de créer un laboratoire de recherche en chirurgie ambulatoire (LRCA) dont l’objectif est de promouvoir cette procédure et d’assurer une formation universitaire en donnant à tous les acteurs impliqués dans la chirurgie ambulatoire (médecins, personnel non médical, personnel administratif, résidents) les connaissances et les moyens nécessaires pour créer, développer et évaluer les activités de chirurgie ambulatoire, assurant qualité des soins et sécurité des patients.
Enfin, la prise en charge de ces patients « actifs » qui « repartent chez eux » après l’intervention nécessite des textes clairs et précis de la part du législateur et des sociétés savantes, une information complète et détaillée de la procédure opératoire, mais également de la souplesse pour permettre à l’équipe médicale de privilégier le rapport risque/bénéfice lorsque cela est nécessaire.
Pr Ait Benamer Noureddine
Chef de service de chirurgie générale
Hôpital Frantz-Fanon
Centre hospitalo-universitaire de Blida